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Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/321

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connaissances.… avec ce gredin d’Échalot peut-être !

Il redescendit le perron et fit le tour de la baraque pour gagner la porte de derrière, dite « entrée des artistes, » qui s’ouvrait au moyen d’un truc, connu par tous les habitués de la maison.

Il entra cette fois et se trouva dans l’intérieur de la cabane, qui n’avait pas été ouverte depuis le matin, et où l’agonie de M. Daniel mettait une épouvantable odeur de fauve.

— Sent-il mauvais à lui tout seul ce paroissien-là ! gronda Similor. Ho ! hé ! Échalot, où donc que tu es, ma vieille ? Ça me fait toujours quelque chose quand je suis du temps sans vous voir, toi et mon bibi de Saladin.

Il était tendre parce qu’il connaissait le bon cœur de son Pylade, et qu’il comptait avoir à souper.

Mais à ses avances personne ne répondit.

Il appela encore, et cette fois le lion poussa un rugissement qui retentit dans la baraque avec un éclat terrible.

Similor eut froid dans les veines. Il avait refermé la porte en entrant ; l’intérieur de la baraque était plongé dans une obscurité complète. Son regard, qui s’était tourné d’instinct vers le lion, distingua deux lueurs rougeâtres, semblables à des charbons prêts à s’éteindre.

En même temps un pas pesant et mou sonna sur le sol et il parut à Similor que les deux charbons approchaient.

Les Parisiens sont rarement poltrons. Similor, ce misérable amalgame de tous les défauts, de tous les vices et de tous les