Ils ne se contentaient pas de jouer leur drame : ils se chargeaient en outre d’en rendre compte au public.
De ce récit, composé sur des apparences habilement préparées et d’après les pièces d’une instruction dont, seul au monde, le malheureux Remy d’Arx aurait pu reconnaître le côté mensonger, une brutale évidence se dégageait, sautant aux yeux de chacun.
Quand M. Baruque termina en mentionnant l’ordonnance de non-lieu délivrée par le feu juge et la mise en liberté de Maurice Pagès, il y eut des murmures dans l’auditoire.
— C’était trop bête, aussi ! dit Mlle Colombe en cassant un peu les reins de sa petite sœur.
Celle-ci demanda :
— À qui donnera-t-on les diamants qui étaient dans la canne à pomme d’ivoire ?
Mme Samayoux restait comme absorbée, elle ne dit rien sinon ceci :
— Il a été libre un instant, et je n’étais pas là !
— Les diamants, prononça sentencieusement Mlle Colombe, en réponse à la question de sa petite sœur, c’est toujours confisqué par le gouvernement pour récompenser les filles des généraux et les dames des procureurs du roi.