humaine, et que les uns attribuent à la Providence, les autres au hasard.
Cela ne lui faisait pas peur ou du moins cela ne lui enlevait rien de la froide détermination qui permet au condamné de regarder fixement l’appareil du supplice.
Souvenons-nous, en effet, que ce vaillant découragement était le point de départ de toute sa conduite avant même sa dernière entrevue avec Maurice.
Souvenons-nous qu’elle n’avait pas présenté l’entreprise autrement à son fiancé et qu’elle lui avait dit : « Je ne veux plus de suicide, je veux que le crime de notre mort ne se place pas entre nous deux comme une barrière dans l’éternité. »
Mourir épouse, mourir dans un combat ou par le martyre, tel avait été son vœu exprimé.
Plus tard, si l’enthousiasme de sa nature intrépide avait fait naître et grandir en elle la pensée de vaincre, de vivre, de venger ceux dont elle aimait le souvenir, c’était en une heure de transport fiévreux.
Le cri qui s’échappait maintenant de son âme était donc tout miséricordieux ; elle essayait d’arracher Mme la marquise d’Ornans au péril vers lequel, fatalement, elle marchait elle-même. Elle prétendait entrer seule dans cette maison minée et préserver à tout le moins les jours de la pauvre femme qui lui avait servi de mère.