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Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/420

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— Votre maladie qui semblait mortelle…

— Ah ! fit le vieillard tristement, c’est un bien mauvais rhume, va, et je vais partir pour les eaux de Bagnères ; veux-tu m’accompagner ?

— Certes, fit Lecoq, qui se retrouvait peu à peu, mais où en sommes-nous, maître ?… les autres…

— Quels autres ?

— Tous ceux qui étaient dans votre chambre ?

— Il fait trop froid, dit le colonel, pour que nous allions nous promener au jardin ; mais j’ai idée qu’il s’y passe quelque chose d’intéressant. Nous pouvons bien perdre cinq minutes, car Fanchette ne rentrera pas de sitôt. Donne-moi ton bras et prends la bougie.

Il s’appuya sur Lecoq familièrement et ajouta d’un air pénétré en quittant la chambre de la comtesse Corona :

— Ces polissons-là me devaient tout. Ce qui perd les hommes, c’est l’ingratitude… et toi, l’Amitié, qui es un garçon d’intelligence, tu dois bien comprendre que leur complot était bête comme un chou ! Il n’y a pas plus de trésor dans le secrétaire de ma petite Fanchette que dans le coin de mon œil… Ah ! ah ! le trésor ! nous sommes riches, mon minet, plus riches encore qu’ils ne le croyaient, mais notre richesse est bien gardée, va, et le gilet