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de l’adoption du français

traîne inévitablement semblable traduction, constitue-t-il une entrave considérable et inadmissible au progrès scientifique moderne. Mais c’est lorsqu’ils sont réunis en congrès et qu’ils ont à prendre contact sans aucun intermédiaire, que les hommes de science ressentent le plus cruellement les effets de ce manque d’entente. Les discussions et les exposés restent généralement lettres mortes dans les congrès pour ceux qui ne comprennent pas la langue dans laquelle ils sont faits, surtout si elle n’est pas une des trois langues admises jusqu’à présent. L’allégorie de la tour de Babel s’impose alors à l’esprit et y fait naître le désir ardent d’une langue commune à tous les humains.

L’instruction scientifique moderne comporte presque partout l’enseignement plus ou moins développé du français. Il n’est donc pas exagéré d’admettre que bien peu de temps suffirait aux hommes de science pour vaincre toute difficulté dès que l’accord se serait effectué en faveur de la langue française. D’autre part, ce sont les savants, surtout, qui éprouvent le besoin d’une langue claire et précise pour leurs échanges internationaux.

Convaincu de la facilité de l’effort à faire dans ce sens, un groupe d’hommes de science s’est joint à nous et s’est constitué en comité provisoire d’une « entente scientifique internationale pour l’adoption d’une langue auxiliaire[1] ».

  1. Voici la composition de ce comité provisoire : MM.

    Apostolides, N., professeur à l’Université d’Athènes ;
    Ansiaux, Maurice, professeur à l’Université de Bruxelles ;
    Bedot, M., professeur à l’Université de Genève ;
    Bodgan, G., professeur l’Université de Jassy,
    Bolivar, J., professeur à l’Université de Madrid ;
    Carsanas, X., recteur de l’Université d’Athènes ;
    Chwolson, O. D., professeur à l’Université de Saint-Pétersbourg :
    Cosmovici, L., professeur à l’Université de Jassy ;
    Demoor, J., professeur à l’Université de Bruxelles ;
    Ferrero, G., historien à Turin ;
    Fürstenhoff, J., professeur de l’Extension universitaire de Belgique ;
    Girard, A., recteur du Musée du Roi de Portugal, à Lisbonne ;
    Horvath, G., membre de l’Académie des sciences de Hongrie, directeur de la section zoologique du Musée national hongrois, à Budapest ;
    Magalhaes-Lemos, professeur à la Faculté de médecine d’Oporto ;
    Marinesco, G., professeur à l’Université de Bucarest ;
    Mittag-Leffler, G., professeur à l’Université de Stockholm ;
    Morselli, E., professeur, directeur de clinique à Gênes ;
    Novicow, I., publiciste, à Odessa ;
    Pelseneer, membre de l’Académie de Belgique :
    Dr Racovitza, Em., sous-directeur du laboratoire Arago, directeur des Archives de zoologie expérimentale ;
    Dr Sollier, médecin du Sanatorium de Boulogne-sur-Seine ;
    Van Laep, H., professeur à l’École des mines à Hainaut, à Bruxelles ;
    Wilmotte, M., membre de l’Académie de Belgique.