Page:F.Douglass, Mes années d'esclavage et de liberté, 1883.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CONCLUSION.


Le soleil de mes années s’incline vers son couchant.

Je le répète encore, les rayons ont débordé les ombres ; mes joies ont dépassé mes douleurs. J’ai plus reçu de ceux qui m’aimaient, que ne m’ont ôté ceux qui ne m’aimaient pas.

Ce livre — en voici les dernières lignes — serait-il une sorte d’hommage, que ma vanité rendrait à ma personne ? Aurais-je étalé blessures, revers, succès, pour m’attirer louanges ou sympathies ?

Non. Ce livre est un simple fragment d’histoire contemporaine ; un legs à la future génération, aux citoyens de l’avenir, curieux de savoir le comment, le pourquoi des choses passées : quelles relations sociales et politiques soutenaient entre elles, les variétés diverses du peuple américain ; quelles lois régissaient le pays ; quels mouvements de la conscience, quels événements, quels besoins, les modifièrent ou les abolirent.

L’heure s’avoisine, où le dernier esclave, où le dernier maître, auront disparu derrière l’impénétrable voile, qui sépare les vivants des morts. Ni maître ni