Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/15

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sûreté, et qui osait à peine croire qu’il existât sur le sol de l’Amérique un seul blanc qui voulût courir des risques en le traitant en ami, pour l’amour de Dieu et au nom de l’humanité.

L’idée s’était présentée tout de suite à l’esprit de M. Garrison que ce serait une chose très-utile au succès de la cause de l’abolition de l’esclavage, si l’homme noir que la nature avait doué de facultés si remarquables, voulait y consacrer son temps et ses talents. Il en parla donc à Frédéric Douglass ; mais celui-ci était si défiant de ses propres forces, qu’il ne consentit qu’après beaucoup d’hésitation. Enfin, après y avoir longtemps réfléchi, il se décida à faire cet essai : le succès le plus complet couronna ses heureux efforts, et depuis cette époque-là la société des abolitionnistes dite « the american anti slavery Society » l’a employé comme agent pour aller de ville en ville prononcer des discours en faveur des objets qu’elle a en vue. M. Garrison a décrit de la manière suivante le résultat de ses travaux : « Ses efforts ont été infatigables ; son succès à combattre les préjugés, à faire des prosélytes, à intéresser l’esprit des masses, a surpassé de beaucoup les espérances qu’avait fait naître l’éclat de son début. Il s’est toujours comporté avec douceur et humilité, mais cependant il a déployé un caractère