Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/153

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arrivés ; ils descendirent à la hâte, attachèrent leurs chevaux, et allèrent à la rencontre de M. Freeland et de M. Hamilton ; après avoir causé ensemble pendant quelques instants, ils s’approchèrent tous de la porte de la cuisine. Il n’y avait personne dans la cuisine, excepté Jean et moi. Henri et Sandy étaient à la grange. M. Freeland avança la tête dans la cuisine, et m’appela par mon nom en me disant qu’il y avait à la porte des messieurs qui désiraient me voir. Je m’avançai pour demander ce qu’ils me voulaient. Ils me saisirent sur-le-champ, et sans me donner la moindre explication, me garrottèrent et m’attachèrent fortement les mains. Je persistai à demander pourquoi ils me traitaient ainsi. Ils dirent enfin qu’ils avaient appris que je m’étais fourré dans une vilaine passe, et qu’il fallait que je fusse interrogé en présence de mon maître ; que si leurs renseignements se trouvaient mal fondés, on ne me ferait aucun mal.

Il ne leur fallut que quelques instants pour parvenir à attacher Jean. Ils s’adressèrent ensuite à Henri qui venait d’arriver, et lui ordonnèrent de croiser ses mains. « Je ne veux pas, » dit Henri d’une voix ferme, qui montrait qu’il était décidé à subir les conséquences d’un refus. « Vous ne voulez pas ? dit Thomas Graham, le constable. » Non, ré-