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neantmoins quoyqu’ils pussent dire, il ne les crut jamais, et me pria d’avoir un Ecclesiastique pour passer la nuit auprés de luy, et moy mesme je le trouvay si mal, que je donnay ordre, sans en rien dire, d’apprester des cierges, et tout ce qu’il falloit pour le faire communier le lendemain au matin.

Et Ces apprests ne furent pas inutiles : mais ils servirent plustost que nous n’avions pensé, car environ minuit il luy prit une convulsion si violente, que quand elle fut passée, nous crumes qu’il estoit mort, et nous avions cet extresme deplaisir avec tous les autres, de le voir mourir sans sacremens apres les avoir demandé si souvent et avec tant d’instance. Mais Dieu qui vouloit recompenser un desir si fervent et si juste suspendit comme par miracle cette convulsion, et luy rendit le jugement entier, comme dans sa parfaite santé ; en sorte que M. Le Cure entrant dans sa chambre avec le S.t Sacrement, luy cria : voicy Nôtre seigneur que je vous apporte : voicy celuy que vous avez tant desiré. ces paroles acheverent de le reveiller. Et comme