Page:FR-631136102 MS 2810 Gilberte Périer - Vie de Blaise Pascal et lettres.pdf/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

a mis en moy, et qui dʼun homme plein de foiblesse, de misere, de concupiscence, d’orgueil et d’ambition, a fait un homme exempt de tous ces maux par la force de sa grace, à laquelle toute la gloire en est deuë, n’ayant de moy que la misere et l’erreur.

Il s’estoit ainsy depeint luy mesme, afin qu’ayant continuellement devant les yeux la voye par laquelle Dieu le conduisoit, il ne pust jamais s’en détourner.

Les lumieres si extraordinaires jointes à la grandeur de son esprit n’empeschoient pas une simplicité merveilleuse, qui paroissoit dans toute la suitte de sa vie, et qui le rendoient exact à toutes les prattiques qui regardoient la Religion.

Il avoit un amour sensible pour tout l’office Divin, mais sur tout pour toutes les petites heures, parce qu’elles sont composées du pseaume 118. dans lequel il trouvoit tant de choſes admirables, quʼil sentoit de la delectation à le reciter. Et quand il s’entretenoit avec ses amis de la beauté de ce Pseaume, il se transportoit ensorte quʼil paroissoit hors deluy meſme,