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Servolle l’un des conculz de lannée presante de la Ville de Montferrand et des deniers de ladite Ville la somme de sept cent neuf livres seize sols… ». Voici la contre-partie : à la même époque, peut-être à l’aide de ce versement, il rembourse à Gérard Champflour, de Clermont, une somme de « sept vingt-deux livres dix-sept sols », souscrite vingt ans plus tôt par son père[1].

La présence de Blaise en Auvergne, dans l’hiver de 1652-1653, n’est donc pas douteuse, qu’il soit venu directement de Paris ou par le Poitou, dont son ami, le duc de Roannez, était gouverneur. Le désir d’éviter les troubles de la Fronde fut-il pour quelque chose dans ce voyage, on l’a supposé sans invraisemblance[2]. Un souci plus pressant, plus personnel aurait suffi à le décider. Jacqueline, entrée à Port-Royal, veut faire profession sans plus tarder ; elle réclame sa dot sur la succession de leur père. Blaise, dont les affaires semblent embarrassées et qui à besoin d’argent pour faire aboutir ses recherches, veut se concerter avec les Perier sur la conduite à tenir. La demande de la novice leur a déplu à tous ; mais touché par sa résignation attristée, surtout par la générosité de la Mère Angélique, Pascal finit par donner son consentement, qu’il vient porter lui-même à Paris. Il était resté à Clermont environ huit mois.

Son troisième séjour se place au printemps de 1660. Usé par le travail, il est, au dire d’un témoin oculaire[3], « dans une espèce d’anéantissement et d’abattement général de toutes ses forces », qui inspire les plus vives craintes à ses amis. On le décide à partir en Auvergne. Le repos, l’air pur des montagnes, les soins affectueux de sa sœur Gilberte, dont il est privé depuis trop longtemps, ne tardent pas à améliorer son état ; pas assez cependant pour lui

  1. Gonod, Recherches… p. 24.
  2. Ch. Adam, Un séjour de Pascal en Auvergne, 1652-1653, dans la Revue de l’enseignement secondaire et de l’Enseignement supérieur, t. VII, 1887, p. 464.
  3. Lettre de Carcavi à Huygens, du 14 août 1659, citée dans Strowski, Pascal et son temps, t. III, p. 337.
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