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Discours prononcé à Clermont-Ferrand, au Square Blaise Pascal, par M. Pierre de Nolhac, de l’Académie Française, lors de la Commémoration du troisième centenaire de Biaise Pascal, le 8 juillet 1923.

Monsieur le Président de la République,

Messieurs,

Vous entendiez, il y a quelques heures, au sommet du Puy de Dôme, les maîtres de l’Académie des Sciences marquer la place éminente de notre Pascal au seuil de plusieurs des sciences modernes. Ils ont su dire quels horizons magnifiques furent aperçus par ces yeux divinateurs dans l’immense inconnu de la nature. Demain, l’Académie de Clermont, présidée par un puissant écrivain qui a vécu dans l’intimité de Pascal[1], groupera autour de sa mémoire d’autres témoignages ; et hier, sous les voûtes de la cathédrale de lave, une voix, qui est aussi des nôtres[2], expliquait comment les certitudes de la croyance couronnaient en cette grande âme celles de l’expérience scientifique.

Appelé à mon tour à me lever devant vous, au nom de l’Académie française, parmi les représentants de l’Institut de France[3], je n’ai d’autre titre à cet honneur que d’être né dans ce pays et d’en être resté le fidèle enfant.

Quelles méditations inspirait Pascal à notre jeunesse ! Quelle fierté nous prenions à le revendiquer comme nôtre ! Quelle ardeur à étudier sa pensée profonde et à pénétrer, selon nos juvéniles lumières, dans ce vaste monument de l’esprit ! C’était pour nous, étudiants de la Faculté de

  1. M. Paul Bourget.
  2. M. l’abbé Henri Bremond.
  3. MM. Emile Picard et Maurice d’Ocagne ; M. Charles Diehl ; MM. Alfred Rébelliau et Léon Brunschvicg.