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Discours prononcé à Clermont-Ferrand, au Square Blaise Pascal, par M. Léon Bérard, Ministre de l’Instruction Publique, lors de la Commémoration du Tricentenaire de Biaise Pascal, le 8 juillet 1923.

Dans ce pays de cimes, nous venons incliner le respect et la piété françaises devant la plus haute qui ait jailli de votre sol tourmenté et puissant, le génie de Pascal. Pascal est né à Clermont ; il y passa les huit premières années de sa vie, il y revient, et il ajouta à la gloire de votre puy de Dôme par l’expérience célèbre qui y fut instituée sous son inspiration et sa direction. Vogué découvrit entre son masque mortuaire et l’effigie de cet autre grand Auvergnat, Vercingétorix, une ressemblance. Ce qui est certain, c’est qu’il hérita d’un capital d’intelligence et de vertu formé et accumulé sur cette terre, une des plus antiques du sol français.

Enfant de génie, il conçoit à seize ans, un essai sur les coniques qui émerveilla Leibniz. Il est célèbre quand on l’appelle encore le fils de M.. Pascal. Plus tard, il brille dans le monde, car exceller en tout est l’instinct et le besoin de sa nature altière. Il est doué d’une parole telle que tout ce qu’il disait, faisait sur l’esprit, dit Nicole, une impres­sion ineffaçable. Il sera le polémiste formidable que l’on sait, contre ceux qui ne pensent pas comme lui en mathé­matiques, aussi bien que contre ceux qui ne pensent pas comme lui en théologie, quoique les coups portés contre ceux-ci aient eu plus de retentissement. Et il mourut à 39 ans, vêtu d’un cilice, ayant dans sa chambre un pauvre malade auquel il exigeait qu’on rendît les mêmes soins qu’à lui-même. Il ne laissa qu’un livret : « Les Petites Lettres », et des fragments dont l’un, « Les Pensées » est peut-être ce qu’il y a de plus grand dans la prose et la