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Discours prononcé par M. le Maréchal Fayolle, à la Séance Solennelle, tenue le 9 juillet 1923 par l’Académie de Clermont, à l’occasion du Tricentenaire de Pascal.

Puisque l’Académie de Clermont a jugé bon de faire de moi, ou plus exactement d’un Maréchal de France, son président d’honneur, je ne puis me dérober au devoir de remercier au nom de tous mes confrères — et je puis bien dire au nom de toute l’assistance — les maîtres de la pensée française qui sont venus rehausser de l’éclat de leur talent les fêtes de Pascal et en particulier cette séance consacrée à l’étude de son génie.

Mais maintenant que me voilà debout, pourquoi n’en profiterais-je pas pour joindre à tous les hommages qui ont été rendus à Pascal, celui de l’armée ?

Voilà qui peut paraître bien osé, excessif, car enfin il semble bien qu’il n’y ait rien de commun entre l’esprit de Pascal et l’art de la guerre. Et cependant !

Il ne faut pas oublier que la guerre se fait bien plus avec des forces morales qu’avec des forces matérielles. A ce titre de créateur ou mieux d’excitateur des forces morales, Pascal n’appartient pas seulement aux savants, aux philosophes, aux littérateurs, il appartient à tous les Français, en particulier à ceux à la formation desquels il a contribué par sa pensée et son exemple, à ceux dont il a armé l’es prit de la force de la vérité et affermi la conscience dans l’obligation du devoir.

En vérité, ce ne sont ni les canons, ni les mitrailleuses qui ont gagné la guerre — nous en avions, au début, moins que l’adversaire — c’est l’âme française, c’est le génie français qui l’a emporté sur le mauvais génie allemand et je vous le demande — les orateurs que vous venez d’entendre l’ont assez clairement démontré — quel