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Discours prononcé par M. Alexandre Millerand, Président de la République Française, lors de sa réception par la XVIIe Région Economique, le 7 juillet 1923.

Messieurs,

Je n’aurais voulu pour rien au monde que du pro gramme de ma visite à Clermont-Ferand disparût la visite à cette maison où, comme vient de le dire avec une précision si éloquente votre Président, on travaille, on travaille beaucoup et on travaille bien.

Travaillons ! C’est le mot d’ordre que la France a délibérément pris pour devise et pour guide au lendemain de la Victoire.

Elle a compris, en effet, qu’après les effroyables pertes qui lui avaient été infligées, elle devait déployer toutes ses activités, toutes ses ressources pour se montrer digne de l’admirable Victoire que ses soldats, avec ceux des armées alliées, venaient de remporter.

Vous vous êtes mis au travail, mais vous avez compris — et ce sera l’honneur de ceux qui furent vos initiateurs — vous avez compris qu’il ne suffisait pas de travailler dans le sillon où chacun marchait, qu’il fallait associer les efforts, voir plus loin, plus haut que la petite circonscription où l’on se trouvait placé. Au moment même où la France acceptait, se donnait à elle-même ce mot d’ordre, où elle entendait développer toutes ses richesses, tous ses moyens de production, que voyons-nous de l’autre côté de la frontière, près de nous ?

Alors que tous les efforts de l’ancien ennemi auraient dû être tendus pour payer la juste dette dont il avait reconnu la nécessité lui-même, alors que tout son travail aurait dû être concentré pour réparer les crimes et les dévastations