unique. Elle est à la fois l’aboutissant et le critérium d’une doctrine, elle est la dernière d’une série ordonnée d’expériences, qui d’abord ont enserré entre des faits précis la vieille conception de l’horreur du vide, pour lui substituer enfin une théorie positive, qui complète et qui prolonge, dans un nouveau domaine, l’hydrostatique des Anciens. S’inspirant de Galilée et de Torricelli, Pascal, entre la science d’Archimède et la science moderne, jette un pont par dessus vingt siècles. La presse hydraulique, la hauteur barométrique mesurée à diverses altitudes, ce sont les il lustrations d’une Statique nouvelle, qui embrasse à la fois, dans les mêmes principes, l’équilibre des liquides, des vapeurs, des gaz. Le peuple des chercheurs peut dès lors passer : Mariette n’a qu’à prendre la suite des expériences de Pascal pour trouver sa loi fameuse qui, rectifiée et précisée ultérieurement par des mesures plus minutieuses, sera l’origine du machinisme moderne.
Imaginons pour un instant que, par suite de quelque catastrophe, nous ne connaissions rien, absolument rien de Pascal en dehors de ses écrits scientifiques. Sous quelle figure nous apparaîtrait-il ? Nous serions en droit de le regarder comme le premier des positivistes, tant il s’est efforcé méthodiquement de n’enfermer que des faits dans la trame des mots, tant il a pourchassé les tautologies, les définitions purement verbales, tant il s’est défié de ces principes, « principes, titre fastueux », dit-il, si généraux, si orgueilleux qu’ils s’élèvent jusque dans les nuées et qu’on se demande où ils prennent leur base. De quelle verve il répond au R. P. Noël, scolastique mâtiné de cartésianisme, sur cette matière impossible à percevoir qu’invoque son contradicteur, sur « cet air subtil qui aurait des inclinations ! » Comme il raille bien ces définitions dont le terme à définir fait lui-même tous les frais : « lumière, mouvement luminaire de corpuscules lumineux ». Avec
