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dateur du calcul différentiel, que Leibniz devait doter plus tard d’un fécond algorithme. C’est aussi pour nous un légitimé sujet de fierté que de voir les noms associés de Fermat et de Pascal briller au premier rang parmi ceux des fondateurs du calcul intégral et du calcul des probabilités. Chez Pascal la puissance d’invention fut égale à celle des plus grands géomètres, et il est permis de regret ter que d’autres soucis l’aient détourné des voies de la science à une époque où se préparait, en mécanique et en physique, comme dans l’analyse infinitésimale, la magnifique floraison qui allait éclore dans la seconde moitié du xviie siècle avec Huyghens, Newton et Leibniz.

En physique, Pascal se montre habile expérimentateur, et il apparaît mécanicien ingénieux dans la construction de la machine à calculer. La physique est, avant tout, pour lui, une science expérimentale, et il insiste sur ce que l’expérience et l’observation sont la seule source de

nos connaissances. « Que tous les disciples d’Aristote, — écrit-il dans la conclusion de ses Traités sur le vide et sur la pesanteur de l’air, — assemblent tout ce qu’il a de fort dans les écrits de leur maître et de ses commentateurs pour rendre raison de ces choses par l’horreur du vuide, s’ils le peuvent ; sinon, qu’ils reconnaissent que les expériences sont les véritables maistres qu’il faut suivre dans la physique. » Mais on doit aussi admirer la puissance de coordination dont Pascal fait preuve dans les recherches sur les fluides. D’après lui, une tâche essentielle du physicien est de disposer les faits dans un ordre logique, en les rattachant les uns aux autres grâce à quelques principes simples qui généralisent eux-mêmes des résultats expérimentaux. C’est ce qu’il fit en hydrostatique avec le principe du travail virtuel et celui du centre de gravité.

Pascal regardait la physique positive comme essentielle ment distincte de la cosmologie, c’est-à-dire d’une métaphysique du monde matériel, et, s’il était permis de transposer quelque peu en se servant d’un langage tout moderne, on qualifierait d’énergétique le point de vue sous lequel il envisageait la science. On peut penser aussi