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Discours prononcé le 8 juillet 1923, au sommet du Puy de Dôme, par M. Alexandre Millerand, Président de la République Française, lors de la Commémoration du Tricentenaire de Blaise Pascal.

Mesdames,

Messieurs,

C’est aujourd’hui la journée de Biaise Pascal. Peut-être convient-il que je parle de lui. Mais après les discours dont nous avons admiré à la fois l’inspiration et la forme, avant ceux que nous allons entendre, intercaler une improvisation sur un tel sujet, me paraîtrait, en quelque manière, indécent.

Toutefois, peut-être, à la noble et émouvante minute que nous venons de vivre, est-il possible de faire une méditation commune sur les grandes questions qui, à l’heure où nous sommes, occupent et passionnent tous les Français. La France a, par des sacrifices inouïs, conquis la Victoire, elle s’est sauvée elle-même, en même temps que la Civilisation.

Si les batailles sont terminées, la lutte n’est pas close. La Victoire n’est pas achevée puisque la ruse et la fraude nous en disputent encore les fruits.

La France veut — parce qu’en le voulant, elle accomplit le testament de ses morts — que la Victoire lui donne ce qu’elle lui doit, c’est-à-dire, au moins la réparation des horribles dévastations dont ont souffert dix de ses départements qui ont été saccagés. Elle veut être payée, non seulement parce que c’est une réparation légitime, mas parce qu’il n’y aurait pas de Paix, de justice ni de Droit, si le vaincu qui a déchaîné la tempête pouvait bafouer ses vainqueurs et leur refuser ce qu’il leur doit.

Trois ans, les gouvernements de France ont, l’un après l’autre, avec une modération qui leur a parfois été reprochée, une patience que n’a rien lassé, tenté, par des négociations