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De même que pendant quatre ans et demi, nos courageux soldats ont tenu sans se demander si le résultat viendrait le lendemain ou le surlendemain, mais uniquement décidés à tenir un quart d’heure de plus que l’adversaire, de même aujourd’hui, dans notre politique extérieure, il faut que la France soit résolue, comme hier dans sa politique de guerre, à tenir jusqu’au bout, c’est-à-dire un quart d’heure de plus que l’adversaire.

Mais sachons-le bien, Messieurs, la politique extérieure ne constitue pas un phénomène étranger à la vie du pays et qui puisse, pour ainsi dire, s’y superposer. Il n’y a pas de politique extérieure sans une politique intérieure qui la comprenne et qui la soutienne.

Et voilà pourquoi, faisant appel à tous les Français, à tous ceux qui, hier, ont su faire abstraction de tout ce qui les séparait pour tenir ensemble, cœur à cœur, dans la lutte au bout de laquelle ils savaient que se jouait l’existence même de la France, je leur dis : Aujourd’hui, encore il faut que vous vous éleviez, quoi qu’il vous en coûte, au-dessus de toutes vos querelles, au-dessus de toutes vos divisions, si légitimes qu’elles puisent vous apparaître, si passionnés, si désintéressés que vous soyez pour la conquête de votre idéal. Au-dessus de tous vos partis, il y a une personne morale qui les domine et qui a le droit d’être leur guide : c’est la France.

Au nom de la France je vous le dis : l’heure n’a pas encore sonné de reprendre vos divisions intestines.