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Il y a un bénitier. La chapelle ferme par un gril de bois, avec une porte. Les deux petites fenêtres, qui donnent du jour à ladite chapelle et qui sont toutes deux à droite[1], n’ont ni vitres ni châssis. La voute et la muraille sont blanchies[2]. Il y a un prie-dieu de bois blanc. Le devant de la chapelle appartient à ladite chapelle[3]. Le feu sieur Reynaud l’avait acheté. On y repose souvent du blé, des fèves et autres légumes, et en les secouant on fait entrer de la poussière dans la chapelle, ce qui la rend malpropre.

On va en procession à cette chapelle les dimanches, depuis une Croix à l’autre, de quinze en quinze jours, et le dimanche entre deux on va aux pénitents noirs.

Pénitents blancs

[125] Nous sommes allé ensuite, sur les huit heures, à la chapelle des pénitents blancs qui est à une portée de mousquet plus éloignée, et sur le même chemin. Nous y avons trouvé quelques officiers et des confrères qui nous ont reçu, avec leurs habits de pénitents. Nous y avons entendu la messe de notre aumônier. Ensuite nous avons visité l’autel.

Le patron en est saint Bernardin. Le tableau représente la descente de la croix. Il y a six chandeliers de laiton, d’une grandeur majestueuse, et quatre très petits qui n’ont pas un demi-pan de hauteur. La croix de l’autel est de bois, le tabernacle, de bois doré. Au-dessus de l’autel il y a un dôme percé de six fenêtres vitrées. Il y manque peu de carreaux. La lanterne du haut du dôme doit être bouchée, parce que les oiseaux entrent dans la chapelle par les ouvertures qui y sont. Ils y nichent, même, et font tomber de l’ordure dans la chapelle et près de l’autel.

[126] La pierre sacrée fut endommagée l’année dernière par le tonnerre. Celle dont on se sert appartient à la chapelle de Saint-Crispin. On a perdu celle de l’autel de Saint-Véran dans la cathédrale. Il faut qu’on ait soin de se pourvoir d’une pierre neuve, que nous consacrerons.

Le calice est de cuivre doré. La coupe tant seulement est d’argent. L’ostensoir est tout d’argent. Il a besoin d’être nettoyé et reblanchi.

Ils ont trois chasubles. Une blanche, de taffetas, avec un galon de soie. Une rouge, d’un gros taffetas ondé, avec un galon d’argent. Et une troisième, de brocatelle, avec un galon d’or faux. Le fond en est blanc, avec des fleurs rouges.

  1. Cette chapelle existait encore en 1934 où J. Daurelle, op. cit., la recommande à la piété des Vençois, bien inutilement car elle a été démolie depuis. Je n’en connais aucune représentation photographique. Daurelle donne un dessin sur lequel on voit ces deux fenêtres. L’indication qu’elles sont « à droite » montre que la porte d’entrée de la chapelle était située sur la façade ouest du bâtiment.
  2. Toutes ces indications sur le blanchiment des lieux de culte devraient donner à réfléchir à nos modernes "rénovateurs". Les bâtiments n’étaient pas crépis extérieurement comme ils croient, et moins encore coloriés. Ils étaient crépis intérieurement et blanchis au lait de chaux. Mais rien ne les fera revenir de leurs préjugés, et nous aurons bientôt au lieu de chapelles anciennes des merveilles toutes neuves, prêtes pour le technicolor.
  3. Le devant de la chapelle, c’est ce qu’en provençal on appelait un "relarguier". Des documents plus récents mentionnent une "place de Saint-Pierre".