Page:FRAD006 G1259.pdf/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

longtemps. Et d’ailleurs nous avons eu aussi d’autres affaires.

Nous sommes allé sur le tard à la maison qui sert de logement aux sieurs curés. Elle dépend de l’hôpital général[1], lui ayant été donnée par le feu sieur Niel, chanoine de Vence. Les consuls ayant été obligés par M. de Crillon, notre

prédécesseur, de fournir une maison claustrale, louèrent celle-ci des directeurs de l’hôpital[2]. Ils en donnent 50 livres, depuis neuf années. Le bail à terme finit à la Saint-Michel prochain.

Nous y avons trouvé le sieur Reybaud, curé. Il nous a mené dans toutes les chambres. La plupart ont besoin de réparations. Il y a des poutres du plancher d’en bas qui doivent être changées. Le pavé des chambres, qui n’est qu’un jet de plâtre,

manque en plusieurs endroits. Le toit n’est pas entretenu. Il pleut dans les chambres. Ledit sieur Reybaud nous a dit qu’il en avait averti souvent les directeurs de l’hôpital. Nous nous sommes chargés de faire donner ordre, dimanche prochain, dans le bureau de la direction[3], aux réparations les plus pressantes. Le sieur Vaquier, aussi curé de Vence, a quitté cette maison depuis quelques années. Il en occupait le premier étage, comme le plus ancien[4]. C’est maintenant le sieur Reybaud qui le tient. Le sieur Vaquier demeure dans une maison qui lui appartient en propre. Il nous demanda permission, il y a quelque temps, de louer l’appartement vide de ladite maison et il nous promit qu’il laisserait le prix du loyer au bureau de la direction de l’hôpital. Le sieur Courmette, sous-sacristain de l’église, occupe depuis trois mois environ ledit appartement, et le nommé Bernard, campanier, en tient une chambre[5].

Nous voulions, au sortir de ladite maison, aller visiter celle du sieur prévôt et les greniers du chapitre. Ledit sieur prévôt ni l’économe, n’ayant pas été avertis, ne se sont pas trouvés. C’est ce qui nous a obligé de différer jusqu’à demain matin.

Maison de M. le prévôt

  1. Ce titre "d’hôpital général" répond à une notion d’ordre administratif.
  2. Il est curieux de constater que le point de savoir à qui incombait la char-e de loger les curés ait toujours été contesté. La commune de Vence a toujours nié que cette charge lui incombât. Selon elle, elle incombait au chapitre. Elle n’a jamais fait l’achat d’un presbytère. Au XIXe siècle, où le Concordat fait obligation aux communes de de loger le curé, elle n’y répond encore qu’avec réticence.
  3. Le Bureau de Charité qui se réunit tous les dimanches, et qui coiffe la direction de l’hôpital (cf. § 149 ci-dessus).
  4. Le premier étage. entendre le rez-de-chaussée. Dans les maisons, le plus bas étage est mieux considéré que les étages supérieurs.
  5. Ni le sous-sacristain ni le campanier n’ont droit au logement. Il ne sont logés que comme sous-locataires du curé Vaquier. Bourchenu écrit vuide pour vide, conformément à l’usage.