Aller au contenu

Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et le peuplier qui, vers Dieu,
Comme une harpe d’or se dresse,
Frémissante sous le ciel bleu.

Premier avril, ô date exquise
Qui tous les ans, jusqu’à ce jour,
M’apportais quelques vers d’amour
Pour l’humble Muse ma payse,
Réchauffe-moi de ton retour,
Premier avril, ô date exquise !

Premier avril, mets des rideaux
Tissés de fleurs et de feuillage
Aux cimetières de village ;
Cache-moi les humbles tombeaux
Où les miens — plusieurs avant l’âge —
Dorment derrière tes rideaux.

Premier avril, toi qui ramènes
Sous les rameaux hospitaliers
Les oiseaux et les écoliers.
Emmène-moi pour deux semaines
Par les prés et par les halliers
Où tous les ans tu les ramènes.