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Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu/47

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Peinant pour asseoir sur la roche lisse
La base en talus du petit palais,
Tremblant que dans l’eau farouche il ne glisse
Sous le poids des œufs ou des oiselets ;

Puis matelassant la frêle demeure,
La capitonnant de plume et de crin,
— Au bruit du torrent qui gronde ou qui pleure
Et fuit emportant votre clair refrain ;

Ensuite, pendant deux semaines lentes,
Captive endurant la soif et la faim,
Sous un vert rideau de mousses tremblantes,
Vas-tu donc couver et couver sans fin ?

Tandis que le long du ruisseau qui jase
Ton mâle sautille et cueille à son gré
Moucherons de l’air ou vers de la vase
Et mire au flot clair son jabot doré…

Ah ! pourvu que nul fripon de l’école,
Nul fils du meunier à l’œil pénétrant,
Nul chat attiré par tout ce qui vole
Ne grimpe à ton nid malgré le torrent,