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Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu/49

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L’ESSAIM


                          À Joseph Ageorges.

DANS un pays où les printemps sont sans oiseaux
Et que j’avais aussi cru toujours sans abeilles,
Même quand floréal y fait de ses corbeilles
          Crouler les roses par monceaux,

Un essaim tout à coup tourbillonne et se pose,
— En avance de deux bons mois sur la saison
Des exodes ailés, tout près de ma maison,
Sur l’écorce d’un vieux mûrier creux et morose.

Un essaim en avril, près de mon seuil ! C’est fou !
On s’ébahit. Je cherche une ruche — objet rare !
Je consulte un voisin, un sage, qui déclare
          Qu’à tel endroit, je ne sais où,