Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/11

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Aussi, lorsque, à vingt ans, sous la toise fatale
Tu passas sans heurter, quoique tremblant d’effroi,
Et qu’on t’eut dit : « Trop court pour un soldat du roi !
Un soldat doit offrir plus de prise à la balle !… »

Tu regagnas joyeux ton village et tes bois,
Et près du vieil étang dont ton aïeul peut-être
Avait battu les eaux pour endormir son maître
En forçant les crapauds à modérer leur voix,

Tu rebâtis à neuf une antique scierie,
Tu remis une roue au moulin féodal,
Et ta hache d’acier, champêtre Durandal,
Sur les troncs retentit encore avec furie.