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Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/23

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DÉDICACE


Et, si je vois alors cette larme captive,
Que jamais la douleur n’a pu faire couler,
Au bord de tes cils gris apparaître, trembler,
Glisser entre tes doigts et s’y perdre furtive,

Je dirai que mes vers sont clairs, simples et francs,
Que ma muse au besoin sait être familière,
Puisque, pareil à la servante de Molière,
Toi qui n’étudias jamais, tu me comprends.

Je dirai que c’est là mon destin et ma tâche
De chanter la forêt qui nous a tous nourris,
Et de me souvenir, chaque fois que j’écris,
Que ma plume rustique est fille de ta hache.