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La Chatte noire

Elle passe, ouvrant ses yeux d’or,
Aussi discrète que la mort,
Aussi farouche, aussi soudaine.

En face du chasseur transi,
Elle vient à l’affût aussi.
Dans l’herbe où sa robe se mouille,
Elle fait face au braconnier,
Et bien souvent c’est ce dernier
Qui de la forêt sort bredouille.

Ainsi, garde à vous, lapereaux
À peine aussi rusés que gros !
La Chatte noire a sur la paille
Des nourrissons, vrais chenapans,
Qui pourraient bien à vos dépens
Demain matin faire ripaille ;

Puis, pour leurs jeux extravagants,
Dans votre peau tailler des gants,