Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/77

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Puis, il arme sa carabine…
Et le geai poursuit ses chansons.

Le fusil lentement se dresse,
Le braconnier vise… et toujours
Le beau geai chante les beaux jours
Et les yeux bleus de sa maîtresse…

Soudain jaillit un rouge éclair :
La poudre gronde et l’arbre fume,
Et, comme une boule de plume,
Le pauvre geai saute dans l’air.

Le plomb a fracassé son aile ;
Il crie, il se traîne sanglant.
« Morbleu ! » dit l’homme en l’étranglant,
« Il est maigre comme une échelle ! »

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