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L’origine de la douleur est dans le désir : soif de joie, d’existence, de puissance.

Il faut donc éteindre en soi le désir, s’en délivrer entièrement.

Le chemin qui mène à la suppression de la douleur est le chemin sacré aux huit branches qui s’appellent : foi pure, volonté pure, langage pur, action pure, moyens d’existence purs, application pure, attention pure, méditation pure.

Atteindre cet état où plus rien de ce qu’on aime ne vous est cher, c’est anéantir la douleur, c’est entrer dans le Nirvâna. Il semblerait que la doctrine bouddhique, en exprima ni la suppression de tout désir, de toute souffrance, fût aussi restrictive de toute joie. Il n’en est rien cependant ; par la rupture même de tous les attachements, le bouddhiste conquiert la sérénité. Dans un recueil de stances, ces dispositions se traduisent ainsi :

« Celui dont les sens sont en repos, comme des chevaux bien domptés par celui qui les mêne, celui qui a dépouillé tout orgueil, qui est affranchi de toute impureté, celui qui est ainsi accompli, les dieux même lui portent envie. »

« En parfaite joie nous vivons, sans ennemis dans le monde de l’inimitié ; parmi des hommes pleins d’inimitié nous demeurons sans inimitié.

« En parfaite joie nous vivons, sains parmi les ma-