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Parmi les préceptes de la morale bouddhique, il en est cinq, les cinq défenses[1] que doit observer quiconque veut mener une vie sainte.

Ne pas tuer d’être vivant.

Ne pas prendre ce qui ne nous appartient pas.

Ne pas toucher à la femme d’un autre.

Ne pas dire ce qui n’est pas la vérité.

Ne pas boire de ligueur enivrante.

Ces préceptes sont présentés d’une manière négative ils indiquent les actions que nous devons nous abstenir de commet ; ils n’insistent pas sur celles que nous devons accomplir, et en particulier sur ce don complet de soi qui fera l’éternelle beauté de la conception chrétienne du dévouement. Cependant le Bouddha s’est donné tout entier à une idée, et il a, d’une manière un peu spéculative il est vrai, entrevu la noble ivresse du sacrifice[2].

Sans nous attarder sur l’expression que trouve dans la littérature bouddhique le précepte du pardon, l’amour des ennemis, qu’il nous suffise de citer l’histoire touchante du prince Kounâla auquel une femme fait arracher les yeux

  1. Voir le conte du Buveur de vin.
  2. Voir les fables : La Tourterelle du Bouddha. — Le Roi-cerf. — Le Lièvre qui se jette dans le brasier. — Le Cygne femelle et ses petits.