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LE NAKOULA


Le Bouddha racontait aux moines rassemblés :
Il était une fois, en des temps reculés,
Un pauvre mendiant sans enfants, un brahmane ;
Il avait pour avoir : sa femme et sa cabane ;
Ajoutez à cela
Qu’un joli nakoula[1]

  1. Nakoula, mangouste. Rudyard Kipling décrit ainsi cet animal dans le Livre de la Jungle (vol. I) : « Il rappelait assez un petit chat par la fourrure et la queue, mais plutôt une belette par la tête et les habitudes. Ses yeux étaient roses, comme le bout de son nez affairé ; il pouvait se gratter partout où il lui plaisait, avec n’importe quelle patte, de devant ou de derrière, à son choix ; il pouvait gonfler sa queue jusqu’à ce qu’elle ressemblât à un goupillon pour nettoyer les bouteilles, et son cri de guerre, lorsqu’il louvoyait à travers l’herbe longue, était Rikk-tikk-tikki-tikki-tehk ! »

    De là le nom de Rikki-tikhi-tavi que Kipling a donné à ce conte du Nakoula qu’il transcrit d’une manière charmante, mais en le transformant, pour que les enfants n’aient pas à pleurer la mort injuste de la bonne petite bête. Dans le récit de Kipling, la mangouste