Page:Fables chinoises du IIIe au VIIIe siècle de notre ère.djvu/68

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Disent sans s’arrêter : — Un animal méchant
Nous menaçait en se cachant.
Et prr’t, prr’t, le chacal galope
Et, derrière lui, l’antilope.
Saisis du même instinct fuyard,
Un cerf, un buffle, un léopard,
L’éléphant, la louve, le tigre…
Enfin la faune entière émigre.

Le lion, sortant d’un fourré,
Les raille, d’un ton rassuré.
Ils répondent tous que leur fuite
Est imputable à leur poursuite
Par un animal dangereux
Blotti près de l’eau, dans un creux.
Le lion, se montrant sceptique
Sur l’objet vrai de leur panique,
S’enquiert dès lors exactement
Du lieu de cet événement.
— Nous l’ignorons — disent ensemble
Tous les animaux — il nous semble…
— Tigre, interrompt le lion-roi,
Qui t’a conté ces faits, à toi ?
— Sire, je les tiens d’une louve.