Page:Fables chinoises du IIIe au VIIIe siècle de notre ère.djvu/74

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Que j’ai causé la mort de cette multitude
En venant vers des lieux où l’homme a l’habitude
De porter, comme nous, ses pas,
Pour y chercher un bon repas.
Alors il pénétra jusqu’au cœur du royaume
Et dit, s’agenouillant dans la salle du trône :
— Vos chasseurs sont venus en foule nous saisir ;
Nous, animaux de peu, dans notre ardent désir
De vivre, nous mangions sur votre territoire.
Votre bonté céleste est immense et notoire :
Notre troupeau sera chaque jour délesté
Des cerfs qu’on doit manger chez votre Majesté ;
Combien en consomme par jour
Votre cour ? —
— Un seul, reprit le roi — mais faire un tel carnage
Ne fut point mon dessein, aussi bien je m’engage
Si vous tenez serment, à désormais cesser
De chasser.

De retour, le roi-cerf à ses sujets expose
Cette clause,
Et ceux-ci l’approuvant, l’ordre à suivre établi,
L’un après l’autre allait au pays de l’oubli.
Quand ils prenaient congé de leur auguste Maître
Celui-ci leur disait : — En ce monde, chaque être