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CHAPITRE VII

CHASSES DE MM. DENNEVAL



Pendant ce temps-là, qu’était devenue la Bête ?

La Bête affirmait plus que jamais sa présence et ses instincts sanguinaires par de nouvelles attaques et de nouvelles victimes dévorées. Son appétit devenait plus violent, sa fureur plus insolente, et jamais jusqu’ici ses méfaits ne s’étaient si fréquemment renouvelés.

Le 9 mars 1765, M. Denneval écrit : « La Beste fait toujours parler d’elle, et encore hier, ayant coupé la teste à une fille, mangé le sein, une épaule et un bras, on fut après elle, mais elle estoit trop près des grands bois, cela s’est passé auprès d’Albaret. Vous savez sans doute que depuis le premier jour du mois elle avoit attaqué plusieurs femmes, filles ou enfants, une femme à qui elle a enfoncé les griffes à la gorge, le même jour, un petit garçon dévoré du côté d’Ardes et la Voulte… M. de Lauriac nous a envoyé trois gentilshommes bons tireurs, qui se nomment MM. de la Fayette[1]. »

Le lendemain, 10 mars, l’abbé du Rochain, comte de Brioude, annonce que « la Bête est dans les environs du Ligonès, elle attaqua hier une fille de vingt-cinq ans, à un demi-quart de lieue du Ligonès, qu’elle mit à mort. On l’a vue ce matin dans

  1. Ibid., C. 1732. Lettre à M. de Ballainvilliers.