Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

JOURNAL ET ÉLECTIONS.


Québec, 31 mai 1867.


J’ai fait, depuis quinze jours, des infidélités à la chronique. On me les reproche et j’y reviens. Mon excuse, c’est qu’on ne fonde pas un journal tous les jours et qu’il en coûte quelques loisirs. Le temps me manque pour causer.

Vous me faites l’honneur de me rendre visite et, tout naturellement, vous me demandez comment va l’abonnement. Je me dispose à vous répondre lorsque, tout-à-coup, je songe à un abonné qui se plaint de ne pas recevoir son journal régulièrement et que l’on va peut-être oublier encore. Je pars comme un trait et vous laisse la bouche béante, l’oreille tendue.

Le temps d’aller dire un mot à l’expéditeur et je reviens :

— Vous disiez, vous dis-je…

Une idée me frappe au cœur : il est deux heures moins le quart ; a-t-on songé à expédier la malle qui part à deux heures ? Je vous échappe de nouveau.