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Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/270

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Survint M. Perret :

— Eh bien ! mon gendre, s’écria-t-il, je viens de vous réhabiliter. On disait que vous épousiez ma fille pour sa fortune : on ne le dira plus.

— Certes, dit Blandy en s’inclinant, je n’avais pas songé à cette ruse de guerre ; mais ma gratitude pour avoir tardé un instant, n’en sera que plus vive. Vous êtes un beau-père modèle ; vous sacrifiez votre renom de libéralité pour sauver la réputation de votre gendre. Ma femme et moi, nous ne l’oublierons jamais.

En quittant Blandy, M. Perret alla prendre par le bras un de ses vieux amis et l’entraîna vers le buffet. Il remplit deux verres de vin jusqu’au bord et en offrit un à son compagnon :

— À la santé des vieux, mon bonhomme, dit-il. Qu’est-ce que tu penses de moi ? Suis-je digne de ton amitié ? Enfin m’escompterais-tu un billet de vingt-cinq mille piastres, si je te le présentais sur l’heure ?

— Comment donc ! Tu viens de montrer aux jeunes gens ce que nous sommes. S’ils croient nos écus fondus exprès pour eux, ils se trompent. Qu’ils deviennent riches, et l’on verra ensuite ce que l’on peut faire pour eux !

— Tu m’imiteras ?

— Peux-tu en douter !

— Alors un autre verre de vin, buvons : « À nos gendres ! »

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Ici finit le roman du docteur Blandy. S’il ne vous a pas ennuyé, ami lecteur, je vous raconterai un de ces jours que la politique fera relâche, l’histoire de Duport et de Mademoiselle Aubé, que nous avons laissés en route.