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Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/249

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SÉVE DESCENDANTE

ventives naissent au bout enterré de la bouture, absolument comme si le rameau avait été laissé dans son état naturel.

La propagation des sucs nourriciers suit une marche descendante à travers les tissus de l’écorce, comme nous venons d’en avoir les preuves ; néanmoins de cette direction générale en dérivent d’autres secondaires qui amènent la séve aux divers organes, tantôt remontant le courant principal, tantôt le croisant. Bourgeons, feuilles, jeunes rameaux, tissus en formation, tout reçoit ainsi sa part de matériaux nutritifs. Une partie de la séve transpire entre le bois et l’écorce, et par une élaboration plus avancée, devient cette sorte de bois fluide, le cambium, qui chaque année donne une nouvelle couche d’aubier et une nouvelle couche de liber ; une autre partie s’emmagasine dans les vaisseaux laticifères, sous forme de liquide opaque et coloré, appelé latex ou suc propre ; enfin, ce qui reste parvient aux racines, où se fait une active dépense de séve pour la formation continuelle de jeunes tissus aptes à l’absorption par endosmose. Là se termine le mouvement circulatoire, pour recommencer sans interruption avec les matériaux que le sol fournit. Partie des racines à l’état de liquide brut puisé dans la terre, la séve monte par la voie de l’aubier, arrive aux feuilles, qui la travaillent sous l’influence chimique des rayons solaires, lui associent le carbone venu de l’atmosphère, et en font un suc nourricier ; elle descend alors par la voie de l’écorce, se distribuant aux divers organes, et revient enfin à son point de départ, les racines.