pédoncules jusqu’au niveau des eaux. Ainsi le nénuphar blanc a pour tige un rhizome qui rampe dans la vase sans pouvoir se dresser ; mais ses pédoncules robustes montent verticalement et s’allongent jusqu’à ce qu’ils aient porté leur grosse fleur à quelques pouces au-dessus de l’eau, si profonde que soit celle-ci. — D’autres fois, les pédoncules n’étant pas aptes à l’élongation que nécessiterait la profondeur des eaux, la plante tout entière quitte le fond, s’arrache de la vase et vient flotter pour fleurir à l’air. Cette migration du fond à la surface est déterminée par le petit nombre et la faiblesse des racines, le peu de résistance du support vaseux, et la poussée de l’eau, qui, agissant sur une plante spécifiquement plus légère, finit par en amener l’arrachement. C’est ainsi que la villarsie faux-nénuphar, le stratiote-aloës et autres végétaux des eaux stagnantes, abandonnent le sol où ils ont germé, et flottent, à demi émergés, quand vient l’époque de la floraison.
VI
Fleurs et insectes.
Le transport du pollen ne s’effectue pas simplement des anthères sur le pistil d’une même fleur ; il a lieu encore d’une fleur à l’autre, d’une plante à l’autre, et quelquefois à de grandes distances. Dans les végétaux soit monoïques soit dioïques, les grains de pollen qui vivifient un ovaire arrivent toujours d’une fleur étrangère ; dans