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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

En c sont les canines, vrais poignards que le bandit enfonce dans le cou du mouton. Les petites molaires sont en m. Les grosses molaires viennent après. La première r est la plus forte et prend le nom significatif de carnassière. C’est avec leurs carnassières que le loup et le chien font craquer les os les plus durs. Enfin la figure montre les glandes salivaires, c’est-à-dire les organes qui préparent la salive et la laissent suinter dans la bouche par le canal s à mesure que l’animal mange. Sans m’arrêter sur ce point, qui m’écarterait trop de mon sujet, je peux vous dire toutefois que la salive sert à imbiber les aliments pour en faire une bouchée molle qui s’avaleDents du chat.
Dents du chat.
aisément ; elle concourt, de plus, dans l’estomac, à réduire la matière alimentaire en une bouillie fluide, c’est-à-dire à la digérer.

Passons au chat. Il est par excellence un autre mangeur de chair. Six petites incisives forment sur le devant de la mâchoire comme une rangée d’élégantes mais inutiles perles. C’est un ornement pour la bête plutôt qu’un outil. Au chasseur de souris il faut des canines bien pointues, bien longues, qui transpercent la proie saisie par les griffes. Sous ce rapport le chat est armé d’une façon redoutable. Louis, qu’en pensez-vous ?

Louis. — Je pense que le rat ne doit pas être à l’aise entre les crocs que nous montre l’image.

Émile. — Un jour que je lui tirais la moustache, le chat me donna un coup de dent qui produisit l’effet d’une forte piqûre d’aiguille. Ce fut si vite fait que je n’eus pas le temps de retirer la main.

Paul. — Le chat avait fait jouer ses canines ; il vous avait