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constater. À midi je suis de retour, et j’en prends en peu de temps trois autres. Je n’en vois plus dans le reste de la soirée. Total, quatre de revenus sur dix.

Le 4 mai, temps très clair, calme et chaud, favorable à mes expériences. Je prends cinquante Chalicodomes marqués de bleu. La distance à parcourir est toujours la même. Première rotation après avoir transporté mes insectes à quelques centaines de pas en sens inverse de la direction finale ; en outre, trois rotations en chemin ; une cinquième rotation au point de mise en liberté. S’ils ne sont pas désorientés cette fois, ce ne sera pas ma faute d’avoir tourné et retourné. À neuf heures et vingt minutes, je commence d’ouvrir mes cornets. L’heure est un peu matinale, aussi mes hyménoptères, rendus à la liberté, restent un moment indécis, paresseux ; mais après un court bain de soleil sur une pierre où je les dépose, ils prennent leur essor. Je suis assis à terre, faisant face au midi. À ma gauche est Sérignan, à ma droite Piolenc. Lorsque la rapidité du vol me laisse reconnaître la direction suivie, je vois mes libérés disparaître à ma gauche. Quelques-uns, mais rares, vont au midi ; deux ou trois vont à l’est ou à ma droite. Je ne parle pas du nord, pour lequel je fais écran. En somme, la grande majorité prend la gauche, c’est-à-dire la direction du nid. La mise en liberté se termine à neuf heures quarante minutes. L’un des cinquante voyageurs se trouve démarqué dans le cornet de papier. Je le défalque du total, réduit ainsi à quarante-neuf.

D’après Antonia, surveillant le retour, les premiers arrivés ont paru à neuf heures trente-cinq minutes, soit quinze minutes après le commencement du lâcher.