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XIII

LES HABITANTS DE LA RONCE


Lorsqu’il émonde sa haie, dont le féroce fouillis déborde sur le chemin, le paysan tronque, à quelque pans du sol, les lianes de la ronce, et laisse en place la base de la tige, qui ne tarde pas à se dessécher. Ces bouts de ronces, qu’abrite et défend l’épineux fourré, sont recherchés d’une foule d’hyménoptères pour l’établissement de leur famille. Le tronçon, devenu aride, offre à qui sait l’exploiter un logis hygiénique, où n’est pas à craindre l’humidité de la sève ; sa moelle, tendre et volumineuse, se prête à un travail facile ; son bout sectionné présente un point d’attaque, qui permet d’atteindre immédiatement le filon de peu de résistance sans ouvrir une voie à travers la dure enceinte ligneuse. Pour beaucoup d’hyménoptères, collecteurs de miel ou déprédateurs, c’est donc une trouvaille de prix qu’une pareille tige sèche, lorsqu’elle est d’un diamètre assorti