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que faire se peut, pour faciliter le travail aux Osmies. Je le fends en deux, j’extrais les cocons, et je ratisse avec soin chaque moitié à l’intérieur de façon à obtenir une rigole à paroi uni qui me permettra de mieux juger des évasions futures. Les cocons sont alors alignés dans l’une des rigoles. Je les sépare par des rondelles de sorgho dont chaque face est revêtue d’une bonne couche de cire d’Espagne, matière non attaquable par les mandibules de l’hyménoptère. Les deux rigoles sont juxtaposées et réunies par quelques liens. Un peu de mastic fait disparaître les jointures et intercepte à l’intérieur tout rayon de clarté. Les appareils sont enfin suspendus suivant la verticale, la tête des cocons en haut. Il n’y a plus qu’à attendre. Aucune des Osmies ne peut sortir suivant le mode habituel, renfermées qu’elles sont entre deux cloisons goudronnées de cire d’Espagne. Pour venir au jour, elles n’ont qu’une ressource : s’ouvrir chacune une fenêtre latérale, si toutefois elles en ont l’instinct et le pouvoir.

Au mois de juillet, le résultat est celui-ci. Sur une vingtaine d’Osmies ainsi claquemurées, six parviennent à forer la paroi d’un trou rond par où elles sortent ; les autres périssent dans leurs loges sans parvenir à se libérer. Mais en ouvrant le cylindre, en séparant les deux rigoles de bois, je reconnais que toutes ont essayé l’évasion latérale, car la paroi porte dans chaque loge des traces d’érosion concentrées en un point. Toutes ont donc fait comme leurs sœurs plus heureuses ; si elles n’ont pas réussi, c’est que les forces leur ont manqué. Enfin, dans mes appareils en verre, à demi doublés à l’intérieur d’une épaisse feuille de papier gris, je constate souvent des essais pour une fenêtre sur le