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ronce, et j’ai revu, à chaque épreuve nouvelle, ce que j’avais vu avec tant d’intérêt une première fois. Si le nombre est pair, et ma colonne se composait alors habituellement de 10, une moitié sort par la droite, l’autre sort par la gauche. Si le nombre est impair, 11 par exemple, l’Osmie qui occupe le milieu sort indifféremment par l’issue de droite ou par l’issue de gauche. Le nombre de loges à traverser étant le même pour elle d’un côté comme de l’autre, sa dépense de force ne varie pas avec la direction de la sortie, et le principe de la moindre action est toujours observé.

Il importait de reconnaître si l’Osmie tridentée partage son aptitude soit avec les autres habitants de la ronce, soit avec des hyménoptères différemment logés, mais destinés à s’ouvrir une voie pénible quand vient l’heure de quitter le nid. Eh bien, abstraction faite de quelques irrégularités provenant soit de cocons dont la larve périt dans mes tube sans se développer, soit de mâles peu experts au travail, le résultat a été le même pour l’Anthidium scapulare. Il s’est fait un partage en deux escouades égales, l’une pour la droite, l’autre pour la gauche. — Le Tripoxylon figulus m’a laissé indécis. Le débile insecte n’est pas apte à trouer mes cloisons ; il les ronge un peu, et c’est d’après les érosions qu’il m’a fallu juger de la direction adoptée. Ces érosions, non toujours bien nettes, ne me permettent pas de me prononcer encore. — Le Solenius vagus, habile perforateur, s’est comporté autrement que l’Osmie. Pour une colonne de 10, la sortie s’est effectuée en totalité dans le même sens.

J’ai soumis d’autre part à l’épreuve le Chalicodome