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lide se transfigure à l’extérieur jusqu’au point de dérouter la science des morphoses entomologiques, il n’en est pas de même à l’intérieur. J’ai à toutes les époques de l’année, scruté les entrailles des pseudo-chrysalides, qui restent, en général, stationnaires pendant une année entière, et je n’ai jamais observé d’autres formes dans leurs organes que celles qu’on trouve dans la seconde larve. Le système nerveux n’a pas subi de changement. L’appareil digestif est rigoureusement vide, et, à cause de sa vacuité, n’apparaît que comme un mince cordon, perdu, noyé au milieu des sachets adipeux. L’intestin stercoral a plus de consistance, ses formes sont mieux arrêtées. Les quatre vaisseaux biliaires sont toujours parfaitement distincts. Le tissu adipeux est plus abondant que jamais : il forme à lui seul tout le contenu de la pseudo-chrysalide, en ne tenant compte, sous le rapport du volume, des filaments insignifiants du système nerveux et de l’appareil digestif. C’est la réserve où la vie doit puiser pour ses œuvres futures.

Quelques Sitaris ne restent guère qu’un mois à l’état de pseudo-chrysalide. Les autres morphoses s’accomplissent dans le courant du mois d’août, et au commencement de septembre, l’insecte arrive à l’état parfait. Mais, en général, l’évolution est plus lente ; la pseudo-chrysalide passe l’hiver et ce n’est, pour le plus tôt, qu’au mois de juin de la seconde année que s’opèrent les dernières transformations. Passons sous silence cette longue période de repos, pendant laquelle le Sitaris, sous forme de pseudo-chrysalide, dort, au fond de sa cellule, d’un sommeil aussi léthargique que celui d’un germe dans son œuf ; et arrivons aux mois de juin