reculé de l’abdomen, et la pointe de l’autre sous le cou, on obtient, toutes les fois que le courant est établi, outre le frémissement des tarses, une forte flexion des pattes, qui se replient sur l’abdomen, et leur relâchement quand le courant est interrompu. Ces mouvements, fort énergiques les premiers jours, diminuent peu à peu d’intensité et ne se montrent plus après un certain temps. Le dixième jour, j’ai encore obtenu des mouvements sensibles ; le quinzième, la pile était impuissante à les provoquer, malgré la souplesse des membres et la fraîcheur des viscères. J’ai soumis comparativement à l’action de la pile des coléoptères réellement morts, Blaps, Saperdes, Lamies, asphyxiés par la benzine ou par le gaz sulfureux. Deux heures au plus après l’asphyxie, il m’a été impossible de provoquer ces mouvements, obtenus si aisément dans les Charançons qui sont déjà depuis plusieurs jours dans cet état singulier, intermédiaire entre la vie et la mort, où les plonge leur redoutable ennemi.
Tous ces faits sont contradictoires avec la supposition d’un animal complètement mort, avec l’hypothèse d’un vrai cadavre devenu incorruptible par l’effet d’une liqueur préservatrice. On ne peut les expliquer qu’en admettant que l’animal est atteint dans le principe de ses mouvements ; que son irritabilité brusquement engourdie, s’éteint avec lenteur, tandis que les fonctions végétatives, plus tenaces, s’éteignent plus lentement encore et maintiennent, pendant le temps nécessaire aux larves, la conservation des viscères.
La particularité qu’il importait le plus de constater, c’était la manière dont s’opère le meurtre. Il est bien évident que l’aiguillon à venin du Cerceris doit jouer ici le premier rôle. Mais où et comment pénètre-t-il dans le corps du Charançon, couvert d’une dure cuirasse, dont les pièces sont si étroitement ajustées ? Dans les individus atteints par le dard, rien, même à