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Page:Fabre - Souvenirs entomologiques edition7 Serie 9.djvu/244

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SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES

peu replet et de coloration blonde. Sur le nombre il se trouvera bien de véritables couples.

En faveur de qui s’aviserait de reprendre un jour pareilles études, encore quelques détails. Le métier d’éducateur de bêtes demande apprentissage ; pour y réussir, l’expérience d’autrui n’est pas inutile, surtout lorsqu’il s’agit d’animaux à fréquentation périlleuse. Il ne ferait pas bon de mettre la main par mégarde sur l’un des prisonniers actuels échappé de sa cage et blotti parmi les ustensiles dont la table est encombrée. Pour passer des années entières dans la société de pareils voisins, de sérieuses précautions sont à prendre. Les voici.

Le dôme en treillis plonge dans la terrine et touche le fond de la poterie. Entre les deux reste un espace annulaire que je comble avec de la terre argileuse, tassée à l’état humide. Ainsi encastrée, la cloche est inébranlable ; l’appareil ne court aucun risque de se disjoindre et de livrer passage. Si, d’autre part, les Scorpions fouillent profondément sur les bords de l’aire terreuse dont ils disposent, ils rencontrent soit la toile métallique, soit la poterie, obstacles infranchissables. Nous voilà sans crainte au sujet de toute évasion.

Ce n’est pas assez. S’il faut veiller à sa propre sécurité, il faut songer aussi au bien-être des captifs. La demeure est hygiénique, facile à transporter, soit au soleil, soit à l’ombre, comme l’exigera l’observation du moment ; mais elle est dépourvue des victuailles dont les Scorpions, tout sobres qu’ils sont, ne sauraient indéfiniment se passer. En vue de l’alimentation sans déranger la cloche, le treillis est percé au sommet d’une petite ouverture par où s’introduit le gibier vivant, cueilli au