Aller au contenu

Page:Fabre - Souvenirs entomologiques edition7 Serie 9.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
288
SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES

redressement ; et cela se continue une vingtaine de minutes. Enfin le détraqué s’affale sur le dos et plus ne se relève, gesticulant toujours. Le lendemain s’achève l’inertie.

Et la larve ? — Eh bien, dépourvue de la couche de lard qui semblerait protéger les vers de la Cétoine, de l’Orycte et des autres, la maigre larve du Procuste est si peu compromise par la piqûre du Scorpion, que, deux semaines après l’épreuve, elle s’enfouit en terre et s’y creuse une cellule où se fait la transformation. Enfin l’adulte peu de temps après émerge du sol en parfaite vigueur. Ni le régime ni le degré d’embonpoint ne sont donc la cause de l’immunité.

Le rang occupé dans la série entomologique ne l’est pas davantage, nous disent les Papillons après les Coléoptères. Le premier interrogé est la Zeuzère, dont la chenille est une calamité pour divers arbres et arbustes. Je prends une pondeuse au moment où elle insinue son long oviducte dans les crevasses corticales d’un lilas pour y déposer ses œufs. Elle est superbe avec son costume blanc tiqueté de bleuâtre. Je la soumets au Scorpion. L’affaire ne traîne pas en longueur. Aussitôt piquée, la belle Zeuzère agonise, sans gestes tumultueux. La mort lui est douce.

Et la chenille ? — Après la piqûre, la chenille est aussi bien portante qu’avant. Réintégrée dans la galerie d’où je l’ai extraite en fendant le rameau de lilas, elle travaille activement comme à l’ordinaire ; je m’en aperçois à la vermoulure rejetée par l’orifice du logis. Viennent en été, suivant les règles, la chrysalide et le Papillon.

Le Ver à soie, qu’il m’est loisible de me procurer en