Page:Fabre - Une nouvelle figure du monde. Les Théories d’Einstein.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

craindre de porter sur la mécanique classique une main sacrilège. Elle est habile mais point infaillible. Elle ne nous donne même pas les satisfactions que notre esprit serait en droit d’exiger d’elle.

Ces exigences de l’esprit peuvent se définir ainsi :

1o Exigence de continuité. — Deux corps distincts ne peuvent agir l’un sur l’autre que par un intermédiaire. Toutes nos lois doivent donc s’exprimer sous forme différentielle entre des points infiniment rapprochés.

2o Exigence de causalité. — Toutes nos lois ne doivent combiner que des éléments soumis à l’observation.

L’action à distance, les formules en termes finis, la hardiesse inconsciente d’inductions qui autorise en fait le passage du relativisme expérimental au mouvement absolu, en un mot la mécanique classique en entier démontrent le mépris de ces exigences intellectuelles et logiques. Et si nous prenons pour exemple la définition de l’égalité des intervalles de temps dans la mécanique classique, nous constatons qu’elle revient à admettre comme un axiome ce que l’expérience de Michelson et Morlay nous conduira à rejeter.

Que le lecteur réfléchisse sur ce point important. Les classiques ont rejeté les conclusions