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toire. Ils constituent donc des horloges d’une régularité absolue. Mais envoyons promener l’un de ces échantillons avec une énorme vitesse et ramenons-le ensuite au laboratoire (cf. p. 124). Nous pouvons affirmer, dit M. Langevin, qu’ayant voyagé et ayant de ce fait subi des accélérations, il aura moins évolué que l’autre échantillon et par conséquent qu’il se trouvera plus actif que celui-ci ; il aura moins vieilli, s’étant agité davantage. Il n’y a à cela rien d’impossible, rien d’absurde, c’est vrai ; mais à une condition. C’est de donner un sens absolu aux accélérations, d’admettre que l’échantillon qui reste au laboratoire est au repos absolu, tandis que l’autre bouge « vraiment ». Aussi bien, M. Langevin suppose-t-il l’existence de l’éther.

Que pouvons-nous dire maintenant, si nous faisons appel à la notion de « temps universel » ? Nous remarquerons simplement que les échantillons se quittant nécessairement au même instant et se retrouvant au même instant, il faut nécessairement qu’il s’écoule la même durée pour l’un et pour l’autre entre l’instant où ils se quittent et celui où ils se retrouvent. En d’autres termes, nous pouvons introduire une durée unique embrassant, pour ainsi dire, les deux phénomènes à la fois. Si maintenant l’expérience révélait que l’échantillon agité présente une activité plus grande, nous en conclurions simplement que celle-ci est une fonction de l’accélération.

Cela dit, abordons le problème du point de vue mathématique. Lorsqu’on examine la transformation de Lorentz, base de la théorie restreinte, on constate que le temps y est représenté analytiquement, par deux lettres t et t’, la première donnant le temps propre du système S et l’autre, le temps propre du système S’