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Asseyons-nous dans la nacelle close d’un dirigeable se mouvant par rapport au sol sans trépidation et à vitesse constante au milieu des nuages. Nos sens ne nous avertiront pas du mouvement. Tentons une expérience : faisons choir un corps ou osciller un pendule par exemple. Les résultats des mesures que nous effectuerons seront les mêmes qu’au repos et par conséquent ne décèleront pas davantage le mouvement. Bien plus : si nous croisons un autre dirigeable, immobile celui-là par rapport à la terre, il pourra aussi bien nous paraître en mouvement. Et, puisque tout mouvement est relatif à quelque corps supposé fixe, de quel droit disons-nous que tel corps est fixe et tel autre en mouvement ? Chacun a pu faire dans des gares des expériences analogues sur le mouvement relatif de deux trains : ce qu’on appelle l’illusion ne se dissipe que par l’apparition subite d’un corps (un arbre, une maison) dont la perception habituelle s’accompagne toujours et essentiellement d’une idée de fixité et s’impose comme repère aux constructions de l’esprit dans l’espace. Mais qui nous assure de la fixité de ces objets ou plutôt ne savons-nous pas qu’ils sont mobiles par rapport au train supposé fixe et que nos définitions du mouvement sont de simples commodités du langage ?

Or, s’il est impossible de déterminer le mou-